Après de nombreux effets d’annonce concernant l’augmentation des coûts de la santé en Suisse, place aux faits. En cette fin d’année 2022, force est de constater que cette hausse deviendra réalité en 2023, à taux variable selon l’assureur et les contrats des assuré-e-s. Mais comment expliquer ces hausses ? Rayan, expert OPAL en assurance santé internationale, nous présente 3 facteurs derrière cette augmentation.
1. La reprogrammation massive des opérations médicales
Après deux années de pandémie, durant lesquelles nombre d’opérations médicales ont été déprogrammées en raison de la hausse des hospitalisations Covid, l’effet boomerang s’est fortement ressenti en 2022. Des opérations qui pouvaient attendre, non “vitales”, mais dont la multiplication a fortement pesé sur les coûts globaux de la santé. explique l’expert.
Fait intéressant : cela ne concerne pas uniquement la Suisse, mais un nombre important de pays, facilement compréhensible face à une épidémie mondiale. “La “compensation” qui s’est faite sur les coûts de la santé n’est donc pas uniquement propre à la Suisse” détaille Rayan. C’est le fameux effet de rattrapage, soit les coûts indirects, annoncés par le Conseil Fédéral en septembre de cette année.
2. Des virus saisonniers plus précoces et plus agressifs … qui accentuent la spirale des coûts indirects
Là encore, l’explication ne peut être détachée du contexte pandémique récent.
“Après deux années de gel, de masques, de distanciation, l’immunité collective générale a été bouleversée. Chez nos client-e-s, mais aussi dans notre entourage et à plus large échelle au niveau du pays, on voit ainsi apparaitre des formes plus graves de maladies connues, saisonnières : gastro, grippe, bronchiolite etc.” explique Rayan.
Le plan Blanc (plan d’urgence) a ainsi été activé en France il y a plusieurs semaines pour une hausse sans précédent des hospitalisations pédiatriques pour des cas de bronchiolites, et les HUG annoncent se trouver dans une situation critique, un médecin expliquant à la Tribune de Genève[1] “ne plus pouvoir hospitaliser d’enfants en pédiatrie car l’hôpital est plein”. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : aux HUG, les admissions pour bronchiolite sont en hausse de 20% par rapport à 2021 et de 40% par rapport à 2020.
Ces hospitalisations en masse pèsent sur le système de soins … et de manière corrélée et collatérale sur les coûts de la santé. On risque de se retrouver avec un report d’autres opérations comme durant le Covid, et donc continuer la spirale des coûts indirects…
Des sélections déjà en place dans d’autres villes en Suisse, qui risque fort de se généraliser ces prochaines semaines à l’ensemble du pays.
[1] https://www.tdg.ch/la-bronchiolite-cest-notre-covid-a-nous-160886588375
3. L’impact d’autres coûts imputés sur le patient
Le contexte géopolitique actuelle (Guerre en Ukraine notamment) crée de nombreux déséquilibres au niveau des coûts des denrées en raison de problème d’approvisionnement, tout comme des coûts d’électricité et de gaz ou encore l’actuelle pénurie de certains médicaments. Cette hausse n’épargne pas les structures médicales en Suisse, les hôpitaux mais aussi et dans une plus large mesure les Cliniques. Les prix des scanners ont beaucoup augmenté, et ce n’est qu’un exemple parmi – nombre – d’autres !
Là encore, le mécanisme visant à absorber ces coûts passe par une augmentation de la facture payée par le patient, et donc une prise en charge globale assurantielle également en hausse. La question est : pour combien de temps ? Malheureusement, nul n’a la réponse à ce jour.
En tant qu’assureur, nous nous devons de trouver le juste équilibre entre tous ces facteurs provoquant une hausse des coûts et nos offres de prestations. Certes, nos produits vont intégrer ces hausses de manière inévitable, mais nous le faisons chez Opal dans l’objectif de rester le plus compétitifs possible, sans perdre en qualité. Notre démarche est donc de suivre la conjoncture actuelle, mais de le faire de manière cohérente, pour nos produits, et pour nos client.e.s. C’est en tout cas notre philosophie chez Opal. Et je pense qu’expliquer à nos client.e.s pourquoi ces hausses ont lieu fait aussi partie de notre rôle, conclut Rayan.