Télétravail, vie sociale au ralenti, limitation des loisirs et des petits plaisirs qui alimentent normalement le quotidien, enseignement à distance, chômage partiel, le tout sur fond de contexte anxiogène et incertain : comment réagissons-nous sur le plan psychologique à tout cela ? Etat des lieux de la santé mentale et psychique des suisses et points de vue des experts OPAL.
Avant de parler d’impact, commençons par nous pencher sur les leviers de ce dernier. Un récent rapport de l’OFSP détaille les craintes ressenties dans la population suisse de la manière suivante: “crainte de l’incertitude, peur de l’infection, crainte de perdre son emploi, inquiétudes concernant l’évolution de la conjoncture économique” auxquelles viennent s’ajouter la multiplication des tâches à accomplir à la maison, le tout ayant mis la santé psychique à rude épreuve.[1] Chez les jeunes, la fermeture des écoles, les restrictions de sortie, le manque de relations amicales ou les perspectives scolaires et professionnelles incertaines ont entrainé de fortes répercussions sur leur état psychologique[2]. À cela, les experts OPAL tiennent également à rajouter la crainte de ne pas revoir ses proches chez les personnes expatriées, un public cible bien connu de l’assurance santé internationale.
Qui sont les groupes à risque ?
Et qui est le plus concerné ? Car nous ne sommes pas tous “psychologiquement” égaux face à l’impact de cette crise. Les femmes sont en effet plus affectées que les hommes – en grande partie lié à la charge mentale ressentie et/ou vécue, les personnes ayant fait des études supérieures en raison d’une plus grande conscience de leur santé, et les jeunes, qui paye un très lourd tribu psychologique dans cette crise.
Pour les spécialistes d’OPAL, les expatriés qui sont par définition éloignés de leurs proches et qui ne les ont pour la plupart plus vu depuis plus d’un an, sont aussi un groupe à risque.
“Ne pas revenir à leur point d’ancrage est vécu pour les expatriés comme un véritable déracinement, avec un impact très important sur leur santé psychique, notamment chez ceux qui se trouvent seul à l’étranger comme les étudiants ou lorsque l’un des parents ou individu d’un couple travaille dans un autre pays que celui où vit sa famille /son ou sa conjoint-e” explique l’un des membres de l’équipe OPAL.
Avec quels impacts sur la santé mentale ?
Avec le bouleversement des habitudes de vie et le deuil des routines, de nombreux symptômes apparaissent : actes irrationnels, changements de comportement manifestes, dépression, stress, mauvaise humeur ou encore des troubles émotionnels, jusqu’aux symptômes de type stress post-traumatique. Chez les jeunes, des troubles alimentaires exacerbés par le confinement, une inversion du rythme veille-sommeil difficile à surmonter, une dégradation de la motricité ou une augmentation des douleurs pour certains jeunes privés de physiothérapie font également partie des symptômes à relever. [3]Au CHUV, les hospitalisations en pédopsychiatrie ont ainsi augmenté de 60% entre juin et septembre 2020 comparé à 2019, témoins manifestes de cette “dette de santé” payée par les jeunes.
Alors, le tableau est-il tout noir ?
Non, heureusement ! La majorité de la population suisse semble bien faire face à la crise jusqu’à présent et que la satisfaction dans la vie reste élevée [4]. Toutefois, la vigilance est de mise face à des répercussions qui risquent de se manifester dans les semaines, voire les mois qui suivront le retour à la vie normale. Le suivi psychologique et psychiatrique risque donc de s’intensifier sur le long terme. La nouvelle règle selon laquelle les psychologues sont désormais pris en charge semble donc tomber à point nommé.
Les spécialistes d’OPAL, l’assurance internationale, en voient eux déjà les effets :
” Nous constatons une nette demande de nos clients pour une assurance comme la nôtre qui couvre depuis sa création les soins des psychiatres et des psychologues. Chez les expatriés notamment, pour les raisons évoquées plus haut, la possibilité de se faire suivre dans leur pays de domiciliation avec une prise en charge totale est plus que salvateur, un suivi devenu vital pour nombre d’entre-eux “.
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Sources
[1] “L’influence de la pandémie de COVID-19 sur la santé psychique de la population et sur les soins psychiatriques et psychothérapeutiques en Suisse”. Premier rapport intermédiaire – synthèse Sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique OFSP, section Politique nationale de la santé Dr. Lea Pucci-Meier, responsable du projet Santé psychique
[2] “Répercussions de la pandémie de coronavirus sur la santé de la population en termes de vulnérabilité et de ressources”. Sélection de résultats de recherches de 2020″ pour la Suisse, promotionsante.ch
[3] “Impact de la pandémie de Covid-19 sur la santé et le développement des jeunes en Suisse. Quel rôle pour les médecins ?”. Revue médicale Suisse Rev Med Suisse 2021 ; 17 : 150-4
[4] “Répercussions de la pandémie de coronavirus sur la santé de la population en termes de vulnérabilité et de ressources”. Sélection de résultats de recherches de 2020″ pour la Suisse, promotionsante.ch