Sharlen, coach sportive spécialisée dans la boxe et entrepreneure, nous parle des bienfaits de cette discipline exigeante, tant sur le plan physique que mental et psychologique, avec des résultats souvent bluffants et inattendus sur les personnalités de ses coaché-e-s. Un entretien passionnant avec une femme inspirante, ultra-dynamique et pour qui la boxe s’apparente à une réelle “thérapie”.
1. En quoi la boxe se différencie-t-elle des autres sports (comme les très répandus fitness et course à pied par exemple)?
La boxe est vraiment une pratique à part, très exigeante sur le plan physique et mental. Et c’est là toute la particularité de ce sport : le cerveau travaille avec les jambes ! Lorsque vous boxez, vous devez réfléchir en amont à vos mouvements, pendant à votre coordination, et après à la bonne réception de vos mouvements, à leur amplitude, aux placements etc. Et ce, à l’échelle de l’ensemble du corps. Le cerveau gauche, associé au raisonnement logique et rationnel, et le cerveau droit, la partie intuitive, sont tous les deux impliqués en boxe. Cela exige une concentration énorme, en sus de l’effort physique très intense de cette discipline (pour vous donner un ordre d’idée, en boxe l’on dépense entre 800 et 1000 calories par heure).
C’est pour cette dualité “cerveau-corps” que l’on sort complètement “rincé”, exténué d’un cours de boxe, pas seulement pour l’effort purement physique comme cela peut être le cas en course en pied par exemple !
2. Vous parlez de la boxe comme “thérapie sportive”. Pouvez-vous nous expliquer cela ?
La boxe agit comme un exutoire pour chacun d’entre-nous. À titre personnel, moi qui suis hyperactive, la boxe m’aide à me canaliser, à re-centrer mes émotions et à être plus sereine et stable. Chez mes élèves, certains travaillent dans des secteurs très exigeants, qui demandent beaucoup d’investissement en temps, dans un climat de travail pas toujours optimal. Pour ceux-là, la boxe agit comme est un moyen de déstresser après une grosse journée de travail, de sortir comme “neufs” et de pouvoir repartir le lendemain plus sereins. Chez toutes et tous, la boxe entraine un boost dans la confiance en soi, le témoignage que l’on s’offre à soi-même et que l’on communique aux autres de cette capacité à se dépasser, à sortir de sa zone de confort. Et les effets s’en ressentent très souvent sur le plan professionnel, avec des capacités décuplées, une concentration optimisée et une amélioration très nette de cette “coordination” entre notre cerveau droit et gauche.
Boxer, c’est comme faire une semaine de thérapie, mais en condensé sur une heure, avec des effets qui s’en ressentent les jours qui suivent.
3. Est-ce que vos élèves perçoivent cet effet “thérapeutique”/bienfaisant ?
Clairement. S’ils ne le ressentent pas, ils abandonnent la boxe. Chez tous, il y a cette conscientisation de ce que la boxe leur apporte. La première manifestation, est celle du manque. Lorsque je dois annuler un cours par exemple, les élèves m’appellent pour me dire que ce n’est pas possible pour eux de ne pas boxer cette semaine, car ils en ont besoin. Et là encore, ce n’est pas juste pour la dépense physique, car ça ils peuvent l’avoir avec beaucoup d’autres activités sportives, mais pour ce côté exutoire/théarpeutique si particulier de la boxe.
Ne penser à rien, “exorciser” via la boxe est devenu pour moi fondamental. Car il est très important pour un entrepreneur d’arriver à faire le vide. J’ai enfin trouvé mon exutoire. Fanny, Directrice OPAL
4. Est-ce que cette “thérapie sportive” est aussi renforcée par la manière d’enseigner la boxe ?
Exactement, et de plusieurs façons je dirais. La plus compréhensible, est bien sûr l’écoute, qui se fait surtout dans les cours privés ou le dialogue avec la personne coachée est plus facile qu’en groupe. Chaque cours débute par cela, de manière totalement naturelle. Les gens me racontent ce qui va/va pas, et le cours se construit ensuite de manière fluide en fonction des émotions qui m’ont été transmises et que j’ai réussi à capter. Dans les cours collectifs, là où la notion de groupe prend par définition le desus, c’est à moi d’être encore plus dans la transmission de ma propre énergie positive afin de (re)booster tout le monde ! C’est pour cela que je fais intégralement le cours avec les élèves, en privé comme en collectif.
La méditation à la fin de chaque cours est aussi un élément clé de cette “thérapie sportive”. Ce retour au calme après une pratique intensive permet de totalement finir de libérer son esprit et de retourner à la “vie réelle” de manière douce.
5. La santé, un sujet dont nous nous occupons chez OPAL, passe par un ensemble de “bonnes pratiques” dont le sport fait partie. Pour finir, si vous deviez nous donner vos meilleurs conseils pour rester en forme, quels seraient-ils ?
Tout d’abord : être actif, en trouvant son sport, sa pratique. Et ne pas avoir peur d’oser essayer la boxe ! Ne pas être synchronisé-e et donc d’avoir peur de ne pas pouvoir enchainer les mouvements, ou encore le fait d’associer boxe et bleus sur tout le corps sont des faux à-prioris. Et, d’expérience, une fois que les gens tentent la boxe, ils ne lâchent plus !
Autre conseil : ne pas démarrer trop vite. Toutes les personnes qui se sont inscrites à mes cours à raison de 3 fois par semaine finissent par abandonner, soit par lassitude, soit car plus d’énergie. Celles qui au contraire commencent par 1 cours, voire augmentent petit à petit, restent régulières dans la pratique, ce qui est la clé.
Ensuite, au niveau de l’alimentation, dont on parle tout le temps, ça suivra tout seul !