Si la Suisse est un terrain de jeu exceptionnel en termes de sport d’hiver, de nombreux résidents n’hésitent pourtant pas à passer les frontières pour aller découvrir de nouveaux domaines. Selon un récent sondage effectué par le site belge European Best Destination auprès de 110 000 vacanciers, c’est l’Alpe d’Huez qui a été désigné comme le meilleur domaine skiable d’Europe, suivie par Brixental en Autriche puis Val Thorens en Savoie qui complètent le podium. Les stations suisses arrivent à la 5ème place seulement avec Crans-Montana, puis plus loin Zermatt décrochant la 11ème place… C’est dire l’attractivité des stations – notamment – françaises ! Plus que les motifs (budget, résidence secondaire…) nous nous intéressons ici aux conséquences – parfois dramatiques – d’un tel choix en cas de problème, tel qu’un accident.
Pour en parler, rencontre avec M., gestionnaire de fortune d’une trentaine d’années, qui a vécu en 2018 un grave accident de ski en France voisine. Quid de la prise en charge dans un tel cas ? Son témoignage, suivi par l’éclairage de notre expert.
« L’année passée, comme chaque année, je me suis rendue à Megève fin mars sur un week-end pour profiter d’une fin de saison exceptionnelle en termes d’enneigement. Une journée qui devait s’avérer magnifique, mais qui fut stoppée net par une collision d’une force inouïe avec une autre skieuse arrivée sur ma gauche et qui m’envoya valser à plusieurs mètres. Le choc, la douleur, la perte totale de repères, puis l’arrivée imminente des secours français et un héliportage à l’hôpital le plus proche : Salanches.
Mais au terme d’une saison hivernale chargée, premier constat : l’hôpital est saturé. Pas d’autres options, on me case tant bien que mal. S’ensuit une attente anxiogène, qui deviendra le fil rouge de ce séjour : Qui contacter dans un tel cas ? Comment être prise en charge dans un pays étranger ? Quel service appeler un dimanche ? Qui joindre en premier lieu, l’employeur ou l’assurance accident directement ? Autant de questionnements auxquels le personnel de l’hôpital n’avaient pas non plus de réponses, allant même jusqu’à débattre de façon animée devant moi des différentes options possibles. Options, comme je le comprends alors, corrélées au diagnostic, qui lui aussi tarde à tomber. Ce sera finalement une double fracture du bassin et une fêlure du sacrum, avec le spectre d’un handicap à vie. Une nuit sur place, pas le choix.
Lundi matin, j’arrive enfin à joindre l’assurance accident, qui prend alors les choses en main. Un rapatriement est organisé, et une prise en charge totalement adéquate vu la situation d’urgence. S’ensuit un arrêt de travail complet de plus de 3 mois, avec toutes les conséquences professionnelles que cela implique. Parallèlement, l’ouverture d’une procédure juridique grâce à la souscription à une assurance juridique est, elle, toujours en cours, compliquée par la dimension « internationale » du cas.
Au-delà des séquelles physiques, la charge émotionnelle, mentale, psychologique qu’une telle situation induit est souvent sous-estimée. J’aurais aimé pouvoir me tourner directement vers un interlocuteur de confiance, afin d’avoir une vision claire sur le déroulé de la procédure, tant au niveau de la prise en charge immédiate que de celle post-opération. Idem pour les proches, à qui l’on ne pense pas toujours dans ce genre de cas, qui ne peuvent remplir complètement leur rôle de soutien tant ils sont aussi démunis que nous sur la marche à suivre. Moralité de tout ça : ne pas attendre qu’un tel scénario dramatique se produise, renseignez-vous en amont auprès de votre assurance ou tout autre interlocuteur pertinent ! »
Le point de vue de Fanny Eyraud, expert d’Opal assurance santé internationale :
« C’est précisément ce genre de cas que nous avons envisagé lorsque nous avons créé OPAL. Dans un monde globalisé, où les gens bougent sans cesse d’un pays à un autre (ne parlons même pas de la Suisse limitrophe avec de nombreux pays !), comment mettre en place des procédures simples en cas de pépins de santé/d’accident ? Durant de nombreuses années, nous avons tissé un réseau international de soins, allant des médecins, spécialistes, aux hôpitaux et cliniques, qui permet à l’assuré de savoir où se rendre lors de telles situations.
Dans le cas de M. où le pronostic vital était engagé, si l’héliportage se fait bien sûr dans l’hôpital le plus proche, nous pouvons ensuite faire le relai avec la patiente et l’établissement, et ce quel que soit le jour et l’heure. Nos conseillers sont disponibles 24/24 7/7. Un capital confiance primordial lorsque l’on se retrouve aussi démuni-e, tant physiquement que moralement. Une fois le contact pris, nous nous chargeons du rapatriement et de la prise en charge, dans un délai le plus court possible afin d’éviter tout dommage collatéral tel que stress, angoisse, voire dépression de la personne concernée.
Pour les proches, l’assistance est également ouverte en tout temps, un soutien de taille comme l’expliquait M. Car outre les sévices corporels, la charge mentale du patient mais également de son entourage n’est pas à négliger, et avoir un soutien et un horizon temps dans ce « retour à la maison » me paraît être une plus-value indéniable. »