Début d’année rime pour la plupart d’entre-nous avec nouvelles résolutions. Entre arrêter de fumer pour les un.e.s, manger correctement pour d’autres, se (re)mettre au sport fait souvent partie de l’équation. Mais une fois l’intention posée, encore faut-il s’y tenir. Et c’est là que le bât blesse. Qui n’a pas fait l’expérience des salles de fitness bondées en janvier, et étrangement calmes dès le mois de mars ? Qui n’a pas croisé ces personnes soudain nombreuses à fouler le bitume… et que l’on ne recroisera plus jamais en tenue de joggeurs passées quelques semaines ?
Comment expliquer l’ampleur d’un tel désengagement ? Et, surtout, quelles sont les clés pour s’y tenir, pour (re)nouer pour de bon avec le sport ? Sharlen, coach sportive spécialisée dans la boxe et entrepreneure, nous explique.
Ce phénomène de “désertion”, Sharlen le constate chaque année : “En janvier, je vois arriver de nouveaux élèves dans mes cours semi-privés de boxe. Et dès le mois de février, 50% sont partis.” Même son de cloche dans les salles de fitness, ou après le pic de nouvelles souscriptions les salles retrouvent une fréquentation “normale” sitôt le mois de février passé. Comment expliquer cela ? Pour la coach, il faut regarder le leitmotiv derrière l’inscription :
“Lorsque les gens viennent uniquement pour une remise en forme post-fêtes, ils finissent presque tous par lâcher. Pour moi, ce levier n’est pas assez puissant pour tenir sur le long cours. Car le sport n’est pas juste une question de physique, ou de perte de poids comme on l’entend trop souvent”.
Fait intéressant : tous les nouveaux élèves de la coach, celles et ceux qui n’abandonnent pas au bout de quelques semaines, sont au départ des gens qui ne font pas de sport.
D’autant plus dur de s’y tenir donc, surtout en débutant par de la boxe ? Et bien non, bien au contraire. “C’est précisément l’ADN de ce sport exigeant qui explique en partie l’engagement de ces publics novices, de tous horizons et de toute condition physique. Avec la boxe, vous avez rapidement un sentiment d’accomplissement qui produit un énorme impact sur les leviers psychologiques des gens. On se sent non seulement bien physiquement, mais également moralement, avec cette impression de fierté, de puissance aussi, de confiance en soi.”
Le sport comme médecine, remède à bien des maux ?
“C’est exactement ça. Chez mes élèves, et je le vois car je tisse avec chacun-e d’eux un lien très fort, la boxe est devenue leur thérapie” poursuit la coach.
Pour elle, la clé se trouve là, celle qui permettra le passage entre “faire du sport”, et “avoir une véritable routine de vie” :
“Voir le sport comme une sorte de “médecine préventive” capable de nous armer contre les difficultés du quotidien, c’est un levier extrêmement puissant pour ne plus jamais abandonner sa pratique.”
Et de poursuivre : “De plus, avec cet état d’esprit du sport en pleine conscience, pour les bonnes raisons, l’on évite grandement les risques de blessures. Et je le constate tous les jours en cours privés : même mes élèves qui étaient venus au début pour une perte de poids ou pour prendre du muscle, n’ont plus du tout cet objectif en tête au bout de quelques mois. Car ils ont compris que le sport leur apportait bien plus.”
Comme un besoin, une habitude dont on ne peut plus se passer.